Paris, ce 30 mars 2020.

J’ai la grande tristesse de vous faire part du décès d’Henri Tincq, survenu hier soir dimanche 29 mars, victime du covid 19.

Il était membre élu au sein du Corps académique depuis les premières heures de la fondation de notre Académie, dans la section « Sciences humaines et sociales ». Il y était intervenu à plusieurs reprises, au sein des séances académiques, au cours des émissions KTO/Académie et des colloques — dont, en octobre 2018, celui du dixième anniversaire de notre institution.

Journaliste de renom et de culture, ancien de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’École supérieure de journalisme de Lille, il a exercé comme chroniqueur dans les années 1970-1980 au journal La Croix, son premier poste, avant d’être sollicité par le journal Le Monde pour y diriger l’information religieuse. À ce titre, il aura accompagné le pape Jean-Paul II au cours de plus de cinquante de ses déplacements internationaux.

Observateur attentif et sans concession de la vie ecclésiale, en France et dans le monde, il avait donné à ses deux derniers ouvrages un ton de gravité mais, non moins, réservé un style d’espérance quant au devenir du catholicisme.

Éprouvé par des douleurs personnelles, il déclinait volontiers sa foi chrétienne avec une belle ferveur. Il a pu ainsi exprimer son admiration pour le cardinal Lustiger avec son livre Cardinal et prophète (2012) sur lequel notre Académie, avec la complicité du cardinal Vingt-Trois, avait organisé une soirée de débat au Collège des Bernardins.

Nous garderons en mémoire la vigueur de ses interpellations, un certain goût — qui irritait ou réjouissait τ pour la polémique de qualité, mais aussi la pertinence des propositions qu’il avait formulées pour la programmation des activités de notre institution, en insistant sur son devoir de communication circonstanciée.

Nous perdons un ami, un confrère habité par le souci de l’annonce évangélique et de sa cohérence institutionnelle dans le monde de ce temps, un communicant de métier, offensif à proportion de ses convictions soigneusement étayées et de son indéniable talent littéraire.

Nous adressons à sa famille, particulièrement à ses trois enfants, nos plus sincères condoléances, les assurant de notre prière fervente.

Père Doyen Philippe Capelle-Dumont
Président de l’Académie catholique de France

Portrait: agence Zenit