18 juillet 2016
Je remercie chaleureusement le Professeur Jean-Yves Naudet, membre de notre Corps académique et président de l’Association des économistes catholiques d’avoir accepté de produire cette « Note d’éclairage » sur les deux événements actuels qui engagent le destin de l’Europe. Depuis ses travaux sur la question européenne publiés en 2013 (1), notre Académie a lié une partie de sa réflexion au rapport que le présent et le futur européens entretiennent avec le christianisme. Ce qui affecte aujourd’hui profondément l’Europe requiert une réflexion inspirée non pas seulement par les préoccupations des marchés financiers mais aussi et surtout par le souci de l’âme européenne. En raison de la qualité de cet éclairage circonstancié et de la célérité dans sa production que la maitrise de l’auteur permettait, je réitère au nom de notre institution l’expression de ma gratitude à celui-ci, et souhaite à chacun de ses lecteurs d’en tirer le meilleur profit.
P. Doyen Philippe Capelle-Dumont
Note d’éclairage sur les questions économiques et sociales dans les débats européens actuels
Deux éléments majeurs d’actualité vont impacter fortement l’Europe : la volonté anglaise, à la suite du referendum du 23 juin, de quitter l’Union européenne (le « Brexit ») et la poursuite des négociations commerciales entre l’Europe et les États-Unis au sujet du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP). Les deux questions sont, en un sens, radicalement différentes. Mais elles présentent aussi des points communs.
Différences et points communs
En ce qui concerne le Brexit, la décision de principe est prise, même si elle n’est pas encore formalisée. Les dirigeants européens ont fait clairement savoir qu’il n’était pas question de revenir en arrière. L’impact du départ britannique de l’Union européenne sera d’abord interne à celle-ci, même si certains effets (sur les monnaies ou le commerce, voire la croissance) pourront avoir une dimension mondiale. L’événement est une première en Europe et obligera celle-ci à réfléchir sur la construction européenne elle-même et ses modalités : celle-ci n’a cessé de s’élargir depuis le traité de Rome, passant de 6 à 28 membres. La sortie d’un pays de l’Union est donc un événement majeur pour l’Union elle-même et pourrait inciter certains pays à envisager une démarche du même ordre ou du moins à proposer des modifications importantes dans le fonctionnement même de l’Europe.